Coucou bonjour!!

Publié le par L'Abondance en Savoie

D'abord voilà les news du papy!!gros probléme de vésicule,alors nous ne sommes pas "sorti de l'auberge" comme aurait dit ma grand-mére.Mais voilà le papy,en ce moment "mondait"!!c'est à dire qu'il cassait les noix,pour faire l'huile!!!ça il peut le faire!!assis  à la table!!! pendant ce temps là il ne fait pas son bougon!!!Alors voilà les petits vieux du quartier ont pris sa place dans la cuisine,ils mondent à leur tour,et papotent entre deux"chits canons"!!il y a de l'ambiance je vous assure!!!Moi j'écoute et de ce fait je vais pouvoir vous racontez quelques histoires.
Nous allons parlé d'André aujourd'hui,éleveur retraité.
sa famille vit depuis toujours dans la Grande Chartreuse.On a retrouvé des reçus de papiers de mise à disposition de leurs boeufs pour la construction de l'aumônerie de la grande Chartreuse.Les pélerins de Compostelle s'y réfugiaient quand dans le brouillard et la neige,tintait la cloche des perdus.Ici,les moines,les paysans,les vaches et les boeufs ont façonné le terroir.Les vaches laborieuses et nourrissantes,ont permis de faire vivre les fermes,les boeufs labourent,charrient les récoltes,le bois,et les pierres.
Il n'y a pas si longtemps que les paysans ne mangeaient de la viande que le dimanche.Le reste de l'année il tirait le cochon tué à la feme du saloir.Les vaches donnent le lait,et l'on fait le fromage.Celui ci prend place à la table ,à chaque repas.André gardait  ses vaches bien sûr dans la montagne,ils avait un grand bâton en bois,appelé  le drellier.Quand une bête s'écartait ,il lançait le bâton.L'effet était le même que celui d'une décharge éléectrique.Au bout de quelques jours rares étaient les vaches qui s'aventuraient loin du berger.
Enfant André se souvient de ses premiers gestes utiles:aller faire boire les vaches,arrêter les boeufs.Les débrarrasser des mouches,ils les chassaient avec un feuillage,pour éviter que les boeufs attelés aient des gestes brusques et déstabilisent leur chargement.
Aux labours il était trés fiére André,il marchait dans le sillon,entrainait les bêtes,il encourageait les boeufs de la voix.
Plus grand vers 7 ans il trayait les vaches.Le soir avant d'aller au lit,on faisait le tour de l'étable qui jouxtait la salle commune.Les bruits des vaches s'entendaient derriére la cloison en bois,et quand on ouvrait la porte une chaude odeur de bétail emplissait la piéce.L'étable participait à la quiétude de la maisonnée.Pas un vêlage qui n'y fut entendu.Elle disait la permanence de cette vie,entre bêtes et gens jusque dans leur sommeil.
Retraité aujoud'hui André monte souvent en montagne voir les bêtes celles de son fils,il trouve là au milieu du troupeau un moment de paix profonde.Il aime à
regarder les bêtes,à distinguer les filles ou les fils d'un taureau,repérer les méres,cette généalogie que son fils consulte d'un clic sur son ordinateur.C'est une satisfaction profonde quand le veau se léve et va têter la bonne vache.Il conserve en mémoire un demi siécle de filiation.A 75 ans il se souvient du nom de ses vaches,depuis le commencement.
Les vaches sont des bonnes méres en principe,certaines plus que d'autres.Un jour lorsqu'il était jeune éleveur ,une de ses étables vient à brûler.Beaucoup de vache meureut,l'une d'entre elles a réussi a casser  sa chaine ,est entré dans le parc à veaux,à défoncer la porte donnant dehors,par où ils ont pu s'échapper.André décide de garder toujours sa lignée.L'Abondance comme la Tarine sont des vaches capables de regagner la vallée,à la recherche d'un veau égaré,.André a vu de ses yeux,dans le brouillard,des méres former un cercle de leurs cornes,les petits au milieu,losque un claquement de bois de cerfs,de mouflons,ou de chamois,tout proches les avaient effrayées.Ou faire face comme un grenadier,cornes baissées,devant une harde de sangliers.Président de la coopérative fromagére,il se réjouit de ne jamais avoir affaire avec l'abattoir..C'est un plaisir de l'écouter d'une voix chaude  et trainante comme un savoyard,conter l'histoire de ses belles filles.On se croirait là haut,et entendre résonner la cloche des moines,et entendre l'écho d'un long meuglement.
Et vous savez comme moi je suis "fan"!!
Il y a une derniére histoire.Ecoutez autrefois le pére transmettait,mais cela se fait encore!!!la ferme à son fils ainé,le quel ne pouvait vraiment se croire le maître que quand son géniteur reposait au cimetiére.C'était comme cela,et ça l'est toujours!!!!Sur son lit de douleurs,le moribon lui faisait  ses d'ultimes recommandations.
"Quand vous verrez que ma derniére heure est venue,que le curé sera reparti,alors rassemblez le troupeau dans la cour,approchez moi de la fenêtre et laissez moi là.........."
Voila l'histoire d'André!!!je n'ai pas "mondé"!mais j'ai écouté!!!et j'écouterais encore,et encore!!!l'histoire de ces bonnes filles!!!Mais c'est pas de l'amour ça madame,c'est de la rage!!mdr!!!!!Bonne soirée!!

Publié dans La vie a la montagne

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C
Cela fait du bien de genre de lecture ma belle !!!<br /> Grosses bises amicales de Hte Savoie
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S
<br /> On se croirait à la veillée, comme autrefois ....<br /> <br /> <br />
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7
<br /> Que c'est beau cela madame<br /> Gros bisous <br /> <br /> <br />
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T
<br /> Bonjour Annick ; Très beau récit de ce fermier et de ses vaches. Je savais que les vaches étaient de bonnes mères, mieux que certaines " humaines " ( je parle de ma voisine ). J'espère<br /> que tu vas bien et que tu as passé un bon week-end. Gros bisous de Véronique.<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> Je rentre de ma montagne, moins haute que la tienne, et je viens écouter tes belles histoires d'un autre temps, mais pas si loin que cela, puisque le conteur en est le "héros"!!!<br /> <br /> <br />
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